3 mai 2009
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Parfois (souvent) en tant qu'enseignant, nous avons le devoir d'ouvrir les yeux de certains parents face aux difficultés de leur progéniture.Volontaire ou non, consciente ou pas, leur cécité
retarde l'orientation de leur enfant dans une filière mieux adaptée à leurs difficultés (même si cela reste à discuter...).
Bien-sûr, pour beaucoup de parents, il est difficile d'accepter une telle réalité.
On a donc droit à différentes réactions, toutes aussi légitimes les unes que les autres :
Le parent : C'est Madame Claron, cette sale bonne femme faisait très mal son boulot, c'est pour ça qu'il est en "retard".
Moi : Euh... Madame Claron...de la maternelle ?
Le parent : Oui, cette vieille peau. Elle ne pouvait pas le sentir.
Moi : Oui, enfin bon... même si elle l'avait mis "en retard", ce dont je doute, votre fils aurait eu tout le loisir de se ratrapper depuis la petite section...ça fait 8 ans...quand même.
Le parent (s'adressant à son fils) : C'est ta mère alors. Elle t'a trop couvé. Je lui avais dit.
Le parent :Non... c'est juste qu'il n'a pas eu le déclic. Il est immature.
Moi : On a quand même essayé tous les stimuli possibles pour le déclencher son déclic...
Le parent : Noon, mais il va grandir quand il sera au collège... il aura le déclic.
Moi : Vous avez raison, il a jusqu'au bac pour réagir...
Moi : J'ai pas dit "débile"... j'ai dit "difficultés". Et en plus, "débile" est un terme désuet. Depuis 1957, le mot "handicap" est plus à propos. Dans les années 80, on a commencé à parler de "déficience". Cela dit, ce n'est pas à moi de juger de la déficience ou non de votre fille. Elle doit être testée par un psychologue...
Le parent : Un psychologue...un psychologue...et pourquoi pas un ... vétérinaire ou un auriculaire, pendant qu'on y est.
Moi : Ben... on essaye de vous le dire depuis la maternelle.
Le parent : Fallait insister. Je comprends maintenant pourquoi il est comme ça.
Moi : Il est ...comment ?
Le parent : Ben... comme ça, quoi !
Moi : ...
Le père : Sinon, les résultats, ça va ?
Moi : ... les résultats...euh...les siens ?
Le père : Ben oui, pas les vôtres.
Moi : Ben, je viens de vous le dire... ils sont en dégringolade... c'est pour ça que je vous ai fait venir...
Le père : Au moins, quand il seront à zéro...ils iront pas plus bas. Pas vrai ?
Moi : Ce serait bien qu'ils cessent de baisser.
Le père : C'est la crise partout...c'est normal qu'ils baissent. Elle suit la démographie économachin.
Moi : Je vous propose de prendre un rendez-vous avec la psychologue scolaire pour...
Le père : C'est gratuit ?
Moi : Oui...ça se passera à l'école...
Le père : Ben si c'est gratuit...vous convoquerez aussi le coiffeur scolaire pour ma femme et le kiné scolaire pour mon dos.
Moi :....
Le père : Heureusement, qu'il y a l'humour pour nous sortir de tout ça, hein ?
En guise de conclusion, je souhaite bonne chance à tous ses enfants...
Bien-sûr, pour beaucoup de parents, il est difficile d'accepter une telle réalité.
On a donc droit à différentes réactions, toutes aussi légitimes les unes que les autres :
Le parent : C'est Madame Claron, cette sale bonne femme faisait très mal son boulot, c'est pour ça qu'il est en "retard".
Moi : Euh... Madame Claron...de la maternelle ?
Le parent : Oui, cette vieille peau. Elle ne pouvait pas le sentir.
Moi : Oui, enfin bon... même si elle l'avait mis "en retard", ce dont je doute, votre fils aurait eu tout le loisir de se ratrapper depuis la petite section...ça fait 8 ans...quand même.
Le parent (s'adressant à son fils) : C'est ta mère alors. Elle t'a trop couvé. Je lui avais dit.
Le parent :Non... c'est juste qu'il n'a pas eu le déclic. Il est immature.
Moi : On a quand même essayé tous les stimuli possibles pour le déclencher son déclic...
Le parent : Noon, mais il va grandir quand il sera au collège... il aura le déclic.
Moi : Vous avez raison, il a jusqu'au bac pour réagir...
- De la colère, il faut se sentir victime :
Moi : J'ai pas dit "débile"... j'ai dit "difficultés". Et en plus, "débile" est un terme désuet. Depuis 1957, le mot "handicap" est plus à propos. Dans les années 80, on a commencé à parler de "déficience". Cela dit, ce n'est pas à moi de juger de la déficience ou non de votre fille. Elle doit être testée par un psychologue...
Le parent : Un psychologue...un psychologue...et pourquoi pas un ... vétérinaire ou un auriculaire, pendant qu'on y est.
- Du soulagement, il faut bien une raison.
Moi : Ben... on essaye de vous le dire depuis la maternelle.
Le parent : Fallait insister. Je comprends maintenant pourquoi il est comme ça.
Moi : Il est ...comment ?
Le parent : Ben... comme ça, quoi !
- Et plus récemment, de l'humour...il faut bien éluder le problème.
Moi : ...
Le père : Sinon, les résultats, ça va ?
Moi : ... les résultats...euh...les siens ?
Le père : Ben oui, pas les vôtres.
Moi : Ben, je viens de vous le dire... ils sont en dégringolade... c'est pour ça que je vous ai fait venir...
Le père : Au moins, quand il seront à zéro...ils iront pas plus bas. Pas vrai ?
Moi : Ce serait bien qu'ils cessent de baisser.
Le père : C'est la crise partout...c'est normal qu'ils baissent. Elle suit la démographie économachin.
Moi : Je vous propose de prendre un rendez-vous avec la psychologue scolaire pour...
Le père : C'est gratuit ?
Moi : Oui...ça se passera à l'école...
Le père : Ben si c'est gratuit...vous convoquerez aussi le coiffeur scolaire pour ma femme et le kiné scolaire pour mon dos.
Moi :....
Le père : Heureusement, qu'il y a l'humour pour nous sortir de tout ça, hein ?
En guise de conclusion, je souhaite bonne chance à tous ses enfants...