30 mars 2009
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15:33
Le coeur lourd, le visage fermé, les yeux baissés, je rentre dans la classe
en trainant les pieds. Le silence se fait plus vite que d'habitude. Les gamins ont noté mon air abattu. Comme chaque année à la même période je dois leur annoncer l'arrivée d'un évènement
terrifiant aussi bien pour moi que pour eux.
Je m'éclaircis la gorge pour bien me faire comprendre. Je ne tiens pas à répéter cette annonce qui m'écorche la bouche au sang tant les mots me sont extirpés avec violence pour parvenir à leurs oreilles. Je prends une inspiration, lève les yeux, jette un regard circulaire pour jauger l'assistance et me lance.
Moi : Dans un mois, il y a le cross des écoles.
Eux : OUAAAAAIIIIIIS !!!
Moi : .....
C'est la première fois que cette annonce provoque cet effet dans la classe. Il ont dû mal comprendre... ou peut-être confondent-ils le cross...avec le hockey-cross, sport nettement plus divertissant. Je retente.
Moi : Le cross des écoles... quand on court....
Eux : OUAAAAIIIIIIS !!!
Moi : ....qu'on est très essouflé, qu'on a chaud mais que le maître veut pas qu'on enlève son anorak parce que c'est pas vraiment le printemps malgré ce que dit le calendrier.
Eux : OUAAAAAAIIIIIIIS !!!!
Ce qui me rassure, c'est que dans 2 jours, après la première séance "d'endurance", il redevriendront raisonables et protesteront lorsque je leur parlerai du cross qui approche.
La première séance. Je l'imagine déjà.
Devant l'école :
Moi : Allez. On va vers le terrain derrière le stade. Comme ça, pour courir longtemps c'est moins ennuyant que dans la cour.
Olivia : On y va en bus...
Moi : Tu rigoles. C'est à 5 minutes.
Shems : Quoi ? On va quand même pas marcher jusque là-bas.
Sur le terrain :
Moi : Allez, Camille... ça ne fait qu'une minute que tu cours...Allez.
Camille (qui marche en se tordant en deux) : Pfff. J'ai déjà un point. J'aime pas courrir.
Moi : Allez ! Souffle bien.
Camille : Pfff...je fais que ça, souffler...J'aime pas le sport.
Moi : Non Camille, tu souffles pas, tu soupires...
Sur le terrain encore :
Moi : Bon, c'est pas mal. Le jour du cross faudra qu'on court le double. Là, c'est juste le premier entraînement.
Sanah : OUAAAIIIS ! Vous courrez avec nous pour le cross ?
Moi : Ben non !
Sanah : Vous avez dit "Faudra qu'on court..."
Moi (piégé) : Euh... oui...mais non, les maîtres n'ont pas le droit de participer.
Ludovic : L'année dernière notre maîtresse elle l'a fait avec nous.
Moi : C'est bien ce que j'ai dit...les maîtresses, elles peuvent... mais pas les maîtres.
Ludovic : Mais y'avait aussi le maître de l'école de mon cousin qui courrait.
Moi : Monsieurs Frachebois ?
Ludovic : Oui, je crois.
Moi ( balançant ma dernière cartouche, vilement ) : Je ne voulais pas rentrer dans les détails de la vie privée de Monsieur Frachebois, ni aborder le sujets complexes des préférences sexuelles, mais sachez, les enfants, que pour certaines personnes très étriquées d'esprit, Monsieur Frachebois n'est pas vraiment considéré comme un maître...et il est autorisé à courrir.
Sur le chemin du retour. Maxime, pleurant, me montrant sa main ensanglantée...
Moi : T'es tombé ???
Maxime : Non !
Moi : T'as pas courru avec ton compas quand même.
Maxime : Non ! Mais avec un caillou... pour pas avoir de points de côté.
Moi : ???
Maxime : C'est mon papa qui m'a dit de serrer un caillou très fort dans ma main...
Il me montre la dite pierre dans sa main valide. Les hommes préhistoriques en seraient jaloux. Un bijou tranchant et pointu.
Moi : Il fait du sport du papa ?
Maxime : Ben oui, il est pour l'OM.
Vivement le cross... Je vous en reparlerai.
Je m'éclaircis la gorge pour bien me faire comprendre. Je ne tiens pas à répéter cette annonce qui m'écorche la bouche au sang tant les mots me sont extirpés avec violence pour parvenir à leurs oreilles. Je prends une inspiration, lève les yeux, jette un regard circulaire pour jauger l'assistance et me lance.
Moi : Dans un mois, il y a le cross des écoles.
Eux : OUAAAAAIIIIIIS !!!
Moi : .....
C'est la première fois que cette annonce provoque cet effet dans la classe. Il ont dû mal comprendre... ou peut-être confondent-ils le cross...avec le hockey-cross, sport nettement plus divertissant. Je retente.
Moi : Le cross des écoles... quand on court....
Eux : OUAAAAIIIIIIS !!!
Moi : ....qu'on est très essouflé, qu'on a chaud mais que le maître veut pas qu'on enlève son anorak parce que c'est pas vraiment le printemps malgré ce que dit le calendrier.
Eux : OUAAAAAAIIIIIIIS !!!!
Ce qui me rassure, c'est que dans 2 jours, après la première séance "d'endurance", il redevriendront raisonables et protesteront lorsque je leur parlerai du cross qui approche.
La première séance. Je l'imagine déjà.
Devant l'école :
Moi : Allez. On va vers le terrain derrière le stade. Comme ça, pour courir longtemps c'est moins ennuyant que dans la cour.
Olivia : On y va en bus...
Moi : Tu rigoles. C'est à 5 minutes.
Shems : Quoi ? On va quand même pas marcher jusque là-bas.
Sur le terrain :
Moi : Allez, Camille... ça ne fait qu'une minute que tu cours...Allez.
Camille (qui marche en se tordant en deux) : Pfff. J'ai déjà un point. J'aime pas courrir.
Moi : Allez ! Souffle bien.
Camille : Pfff...je fais que ça, souffler...J'aime pas le sport.
Moi : Non Camille, tu souffles pas, tu soupires...
Sur le terrain encore :
Moi : Bon, c'est pas mal. Le jour du cross faudra qu'on court le double. Là, c'est juste le premier entraînement.
Sanah : OUAAAIIIS ! Vous courrez avec nous pour le cross ?
Moi : Ben non !
Sanah : Vous avez dit "Faudra qu'on court..."
Moi (piégé) : Euh... oui...mais non, les maîtres n'ont pas le droit de participer.
Ludovic : L'année dernière notre maîtresse elle l'a fait avec nous.
Moi : C'est bien ce que j'ai dit...les maîtresses, elles peuvent... mais pas les maîtres.
Ludovic : Mais y'avait aussi le maître de l'école de mon cousin qui courrait.
Moi : Monsieurs Frachebois ?
Ludovic : Oui, je crois.
Moi ( balançant ma dernière cartouche, vilement ) : Je ne voulais pas rentrer dans les détails de la vie privée de Monsieur Frachebois, ni aborder le sujets complexes des préférences sexuelles, mais sachez, les enfants, que pour certaines personnes très étriquées d'esprit, Monsieur Frachebois n'est pas vraiment considéré comme un maître...et il est autorisé à courrir.
Sur le chemin du retour. Maxime, pleurant, me montrant sa main ensanglantée...
Moi : T'es tombé ???
Maxime : Non !
Moi : T'as pas courru avec ton compas quand même.
Maxime : Non ! Mais avec un caillou... pour pas avoir de points de côté.
Moi : ???
Maxime : C'est mon papa qui m'a dit de serrer un caillou très fort dans ma main...
Il me montre la dite pierre dans sa main valide. Les hommes préhistoriques en seraient jaloux. Un bijou tranchant et pointu.
Moi : Il fait du sport du papa ?
Maxime : Ben oui, il est pour l'OM.
Vivement le cross... Je vous en reparlerai.